vendredi 2 décembre 2011

Voir Sagalassos

Ce que, donc, je n'ai pas fait... et que je n'aurais pas regretté ! Sagalassos a tout pour plaire, son nom séduisant, son site perdu dans une montagne aride désertée (à 1400m), ses vestiges pas mal conservés. Mais voilà, Sagalassos n'était pas sur mon itinéraire, m'aurait fallu des jours et des jours supplémentaires pour épuiser, ne fut-ce qu'un peu, les richesses archéologiques de l'antique Asie Mineure.
Pourtant, Zeus veillait sur moi. Sagalassos est fouillée depuis 20 ans par une équipe belge de la KULeuven. Ont mis à jour de précieux objets conservés au musée de Burdur (ville également hors de mon circuit), et reconstruit par anastylose (ce qui signifie à l'identique, en utilisant les éléments originaux) certains monuments. Et tout cela réapparaît à Tongres (Tongeren), dans une superbe exposition. Examinez les dates: je suis revenue le 23 octobre, sûr que les paquets étaient faits et que je n'aurais pas vu à Burdur ce que j'ai vu hier à Tongres...
L'expo est géniale parce qu'elle n'a rien de classique, sauf le sujet. Les très beaux objets sont certes exposés dans des vitrines, mais une borne interactive en quatre langues (français, allemand anglais et ...turc) vous permet de comprendre les commentaires néerlandais. Deux films passionnants - sur l'histoire de la découverte du site, et sur l'interdisciplinarité de l'archéologie - sont disponibles avec des écouteurs dans votre langue. Le clou est la visite virtuelle de la ville sur un des écrans d'ordinateur disponibles: à votre guise, avec photos, commentaires et vues panoramiques, dosée juste à votre convenance, en toute liberté. Franchement si je n'étais déjà mordue par l'archéologie, je le deviendrais avec cette expo.
Je vous dispense de la riche histoire de Sagalassos, haut lieu de Pisidie, (grecque, romaine, chrétienne) (on reçoit un super guide gratuit, en payant son entrée...) et je conclus avec le portrait de Marc Aurèle, une des plus belles trouvailles.



jeudi 27 octobre 2011

Le noeud gordien (à Gordion donc, toujours chez Midas)

Me voici sortie de ma léthargie d'après-voyage, pour vous rappeler qu'Alexandre se rendit célèbre en coupant d'un coup d'épée ce fameux noeud que personne ne parvenait à défaire, réalisant ainsi la prédiction que celui qui y arriverait deviendrait le maître du monde.
Lequel d'entre nous n'a pas son noeud à défaire ? Voici donc la solution.

samedi 22 octobre 2011

Esenboga airport hotel


Franchement, de ma vie, je n'ai vu un décor aussi kitsch...Pour ma dernière nuit, je peux me croire dans un harem d'opérette. 
Dans les fins de voyage, toujours des sentiments contradictoires: snif c'est fini, et chouette, je vais vous revoir tous. A demain, et encore merci à Françoise qui vient me chercher à Zaventem...
Je vous embrasse tous et vous remercie d'avoir supporté mes soliloques quotidiens !
Votre Virginie

Fast food à la turque

A midi, j'ai toujours pique-niqué, essentiellement avec des fruits et du yaourt. Aujourd'hui j'avais rangé mon matériel, vu que je rendais la voiture après-midi - fallait limiter les sacs - et j'ai pris mon lunch dans un resto-route. Franchement c'était meilleur qu'à Kusadasi (rappel: l'hôtel all inclusive)
Jugez vous-même ! Et le patron était très fier que je photographie son plat - et surtout que je le mange en disant que c'était bon.

Une brochette de köfte (boulettes) : assez piquant mais supportable. Avec coca et pain locaux, l'équivalent de 5 euros le tout. Non les légumes ne sont pas brûlés, ils sont grillés...

Dernier jour de voiture et Gordion

Eh oui... En tout j'ai parcouru 4074 Km. Pas mal en trois semaines ! Aucun problème, pas de panne, pas d'accrochage, le type de l'agence n'en revenait pas. Il a dû reviser son opinion sur les femmes. (en fait ici elles conduisent TRES rarement)
Après Afyon, pendant une vingtaine de km, rien que des industries de marbre !!! Les Romains peuvent revenir, on a maintenant des techniques modernes pour fabriquer des colonnes ioniques.




Puis c'est la montagne genre Cappadoce, puis la steppe infinie, avec les moutons et les méchants chiens (un cinquième a attaqué ma voiture aujourd'hui). Arrêt à Gordion, qui fut la capitale des Phrygiens. Non ce ne sont pas des terrils, mais des tumuli, des tombeaux. On en a recensé 95, et 35 ont été fouillés. On en visite un, celui attribué à Midas (encore lui, mais il paraît que tous les rois phrygiens portaient ce nom). Un grand couloir bétonné (moderne, pour les touristes), et au centre, une sorte de maison en bois, intacte, probablement la plus ancienne construction en bois existante - et en bon état. Fascinant. Au musée voisin, on expose des objets trouvés dans ces tombeaux - mais les plus beaux sont au musée d'Ankara.
Je suis arrivée à Gordion en même temps qu'une école de filles en voyage scolaire. Des 16-18 ans. La prof était très sexy avec un jeans taille basse qui montrait son slip, et 50% des filles portaient un foulard. Le contraste - ou la contradiction turque.
Que les rois phrygiens dorment en paix dans leurs tumuli ! S'ils voyaient ce que les Turcs ont fait de leur capitale ! L'endroit manque vraiment de poésie: une caserne militaire avec terrain de manoeuvres, quelques usines à l'activité indéterminée, une centrale électrique, une route rapide et un chemin de fer...

Güle Güle (good bye)

Snif, mon dernier jour en Turquie. Ce matin, photo souvenir de mon serveur attitré, Hakan, et de la demoiselle du comptoir des déjeuners, Begum, tous deux d'une vraie gentillesse du coeur, et pas seulement professionnelle. Hakan me trouvait du citron, me gavait de tahin et de börek (j'avais eu le malheur de lui confier mes goûts), veillait à mes moindres désirs. C'était très comique car l'un comme l'autre ne parlaient pas bien anglais. Mon charme opère toujours avec le petit personnel, parce que je ne suis pas méprisante. Un très bon souvenir, cet hôtel d'Afyon.

Petit vade-mecum pour voyageurs

En Europe et aux USA, et dans une grande partie de l'Asie, vous trouvez des mouchoirs dans votre chambre d'hôtel. Pas en Turquie. Au Japon vous avez toujours un pyjama, des chaussons et un savon de qualité - en grand conditionnement. Aux USA, vous bénéficiez TOUJOURS d'un percolateur, souvent d'un frigo et parfois d'un micro-ondes. En Chine, brosse à dents et dentifrices sont fournis même dans un hôtel moyen. En Ethiopie, tongs et... préservatifs. Au Mali, vous êtes content quand il y a de l'eau et du courant. En Turquie, à ma grande surprise, même dans les pensions bas de gamme, il y a TOUJOURS un sèche-cheveux, souvent placé de telle façon au-dessus de l'évier, ainsi qu'une prise de courant supplémentaire, pour que vous couriez un grand risque de finir votre vie comme Claude François.

vendredi 21 octobre 2011

Outlet

J'ai terminé la journée par un peu de lèche-vitrines dans l'outlet voisin. Les outlets fleurissent en périphérie de toutes les grandes villes turques(et ailleurs dans le monde...).
Bof. Aucune enseigne que je connaisse, sauf United Colours of Benetton (articles vraiment dépassés). N'ai rien trouvé à acheter, le goût turc est le goût turc, très kitsch.
En fait, il y a surtout des boutiques pour hommes, bien plus que chez nous. Ca fait réfléchir à la place de la femme dans la mode (ici et ailleurs).
L'outlet est organisé comme un village, c'est assez joli. Les prix me semblent élevés pour la Turquie. Les prix des PC portables (dans une sorte de Mediamarkt) commençaient à I000 euros.
Peu  de monde, parking immense pas du tout rempli. Quelques restaurants, dont un Burger King (rare).
Après les Phrygiens, un peu d'ethnologie moderne.

Metropolis

C'est le nom donné à cette falaise truffée d'habitations troglodytes. 500m de long, une vraie ville. Voilà comment vivaient les Phrygiens, par ailleurs fort civilisés, paraît-il; passent pour avoir inventé la frise, la broderie, la clarinette, la flûte, la lyre et le triangle. Rien que ça !


Clin d'oeil à l'histoire: un cimetière musulman au milieu de la ville souterraine...

Pique-nique

Dans un endroit idyllique, petit lac dans une forêt de pins. Mais... sol jonché de détritus, vraiment dégoûtant. Un aspect de la Turquie auquel je ne m'habiue pas.

Vivre dans les vallées phrygiennes

Des villages tellement pauvres, loin de tout... En hiver, la vie doit être particulièrement dure. Et pourtant, les gens sont aimables et souriants, me font des signes, essaient de me parler. Villages essentiellement agricoles, on cultive entre les rochers. Beaucoup de tracteurs pour les transports, mais dans les champs, on travaille à la main, y compris les femmes. Troupeaux de moutons, de chèvres, de vaches. Beaucoup de sites phrygiens ne sont accessibles que par des chemins de terre: j'ai renoncé à les voir. Pas que j'aie peur de marcher, ni des gens, seulement (et c'est justifié) des chiens !! Pas des chiens ordinaires, qui sont innombrables, paisibles et indifférents, mais des chiens de garde, des molosses avec un collier garni de clous. Ces chiens sont d'ailleurs connus et la terreur des trekkeurs en Turquie. J'en ai rencontré quatre - heureusement j'étais en voiture. Ils sont toujours en liberté, souvent sans maître.



Malheureusement, les site principal, dit "la tombe de Midas" (mais c'est sans doute faux) est fermé pour "restauration"... (photo avec échafaudages) Je suppose qu'on tente de rendre l'endroit plus accessible aux touristes par l'adjonction d'un bel escalier.

Driving to the paradise





Quand on aborde la région habitée par les Phrygiens, on se demande pourquoi ils ont choisi de vivre dans cet univers inhospitalier - comme les Hittites d'ailleurs. Mais lorsqu'on quitte la grand-route, on comprend. Les touristes en moins, c'est la Cappadoce. Les Phrygiens vivaient  - eux aussi - dans des grottes. On a surtout conservé des tombeaux. Pour les atteindre, il faut se perdre dans des villages oubliés du monde; on s'arrête sur la place du village, et on demande son chemin aux hommes qui boivent du thé à longueur de journée (on se demande d'ailleurs pourquoi ils sont si pressés en voiture); l'un vous dit à gauche, l'autre à droite, ils discutent entre eux, et finalement se mettent d'accord pour vous dire de revenir sur vos pas... Parfois, l'un d'entre eux vous accompagne, parce que la chose à voir est dans le village, inaccessible en voiture. J'ai passé une journée merveilleuse. Un des sommets de mon voyage, pour l'avant-dernier jour, c'est super.
Photo n°2: regardez bien, deux lions sont sculptés dans la roche
Dernière photo: un vieux tombeau seldjoukide

Mon 5 étoiles à Afyon (suite)

Le breakfast a été à la hauteur du dîner: grandiose. Je dois être née pour des hôtels de ce genre, grand style mais pas trop, cuisine locale raffinée, service impeccable. Comme je suis pratiquement la seule femme - rien que des hommes d'affaires sérieux, en costards, et quelques Russes mal élevés, le personnel est aux petits soins autour de moi. Très agréable. Ne sont pas habitués aux touristes, les cars ne s'arrêtent pas ici. Et comme je demandais à la réception s'ils n'avaient pas une carte détaillée de la région, ils se sont montrés très surpris que cette région puisse m'intéresser. Midas ??? Really ? Midas was a king of this area  ?

jeudi 20 octobre 2011

Mon cinq étoiles à Afyon

J'ai décidé que les vacances turques étaient finies et je me suis posée dans un 5 étoiles à Afyon, en bord de grand-route, pour deux nuits. Cela m'évite de pénétrer dans Afyon, qui est une grande ville, ce qui signifie circulation cahotique, aucune indication et GPS qui bat le beurre parce que les adresses sont généralement fautives. Du repos, quoi.
C'est un grand hôtel avec équipements de SPA; la clientèle est surtout d'hommes d'affaires. La chambre est parfaite, vaste, bien équipée, bon chic bon genre. Ne croyez pas que je paie une fortune, c'est moins cher qu'un Ibis !!!! (il est vrai que j'ai une substantielle réduction sur les prix affichés)
Ce que je n'escomptais pas, c'est que le restaurant serait génial. Je m'attendais à une cuisine internationale. Pas du tout, c'est turc, mais turc haut de gamme, cad  absolument délicieux. Ce soir j'ai mangé les meilleurs böreks de la terre, des aubergines cuisinées de façon inconnue (n'ai pas retenu le mot turc) et d'autres spécialités plus savoureuses les unes que les autres. Une semaine ici, et je prends 5 kilos.
Pas de photos: ce n'est pas le genre d'endroit où l'on photographie son plat comme un plouc qui n'est jamais sorti de sa campagne.
http://www.anemonhotels.com/
C'est une chaîne. Aujourd'hui Afyon, et hier, ma konak à Kula, c'était la même chaîne.

Le roi Midas

Magali me rappelle une légende que j'avais oubliée; je suis donc allée me rafraîchir la mémoire sur Google. Alors qu'il devait servir d'arbitre dans un concours de musique (je passe les détails), Midas fit un autre choix que les Muses, qui étaient aussi arbitres. Pour se venger, elles lui donnèrent des oreilles d'âne. Honteux, il les cacha sous un ... bonnet phrygien (évidemment). Mais son esclave le trahit, je vous passe les détails aussi, allez voir sur Google.
Quant à l'autre légende, celle où tout ce qu'il touchait se changeait en or, il se guérit en allant se laver les mains dans le Pactole, ce qui explique que ce fleuve charriait de l'or. Quand je vous disais que Crésus et Midas faisaient la paire.

Le pays phrygien

Ce sera ma dernière exploration.
Les Phrygiens ont fondé un royaume en Anatolie dès le 2ème millénaire avant JC. Leur roi le plus célèbre est Midas: le pauvre, tout ce qu'il touchait se transformait en or, y compris sa bouffe et sa boisson; heureusement il fut sauvé par un dieu, j'ai oublié la fin de l'histoire, sauf que dans la réalité il se serait suicidé après une défaite militaire. En tout cas, Crésus le Lydien et Midas le Phrygien font la paire.
Les Phrygiens vivaient dans des habitations creusées dans la roche et ont développé une civilisation aussi intéressante que celle des Hittites. Je vais consacrer ma journée de demain à découvrir les ruines qu'ils ont laissées.
Sur la route, j'ai été admirer mon dernier vestige romain: un temple en dehors de tous les circuits, que personne ne va voir, et pourtant il est un des mieux conservés du pays. On imagine toujours que les temples n'étaient qu'une série de colonnes, c'est faux, il y avait un bâtiment à l'intérieur, le sanctuaire proprement dit. Ce vestige se trouve à Cavdarhisar - bien sûr ça ne vous dit rien du tout, un trou perdu au milieu de nulle part.
De la ville autour de ce temple, il ne reste pas grand chose, juste l'occasion d'une balade dans une lande style "Hauts de Hurlevent".




Ce soir je suis à Afyon, dans un luxueux hôtel (convention et SPA), situé sur la grand-route, pour ma facilité et mon confort. Il va sans dire que j'ai obtenu une importante réduction. Juste à temps pour suivre la fin de Khadafi sur BBCworld.

Ma konak à Kula

Ai passé une excellente nuit, jusqu'à 6h, quand l'imam du coin a déclenché le muezzin. Voici les photos. Les konak sont aveugles à l'extérieur, et organisées autour d'une cour - un genre de patio; des galeries courent à chaque étage - ici elles sont fermées, et les chambres donnent toutes sur ces galeries. Les salles de bains n'existaient évidemment pas, on se rendait au hamam. Aussi ma salle de bains minuscule est installée dans une armoire-alcôve. J'ai adoré cet endroit. En plus le petit déjeuner était super: très simple, très turc, avec 3 sortes de pains tout frais, chauds et croustillants, y compris ce pain-anneau garni de graines de sésame qu'on voit partout en rue et qu'on ne sert pas dans les breakfast-buffets.
Le couple de gérants ne parlaient pas un mot d'anglais, on s'est débrouillés par gestes.
Le matin, j'ai encore fait un tour à pied dans la ville, en attendant que mon pare-brise dégèle !! C'est dire s'il fait froid la nuit.




Et puis je suis repartie vers l'est, traversant ces montagnes anatoliennes arides - de quoi vit-on ici ? Pas d'industries (ou si peu), une agriculture familiale, un élevage à l'ancienne - troupeaux de moutons et de vaches en liberté, gardés par des bergers et des bouviers...
Photos: admirez la taille de la TV dans la petite salle à manger; les écrans plats immenses sont vraiment une obsession en Turquie

mercredi 19 octobre 2011

Ce soir, Crésus n'est pas mon cousin !

Je suis à Kula; ne cherchez pas, c'est une ville oubliée de tous sauf peut-être d'Allah, car la mosquée toute proche de ma fenêtre va certainement me le rappeler à l'aube.
C'est une ville parfaitement nulle, aux rues et trottoirs défoncés, sale, bruyante, à la circulation cahotique, tout à fait la Roumanie que j'ai connue. Son seul rapport avec la modernité est que la grand-route Izmir-Ankara passe par là. Et vous savez que j'ai mis le cap sur l'est, cad sur Ankara.
Mon hôtel est une konak restaurée. Vous savez maintenant que les konak sont les maisons turques traditionnelles. C'est très beau et pas du tout rationnel. Les chambres sont ravissantes, avec des salles de bains minuscules installées dans ... une armoire.Ma première chambre était ravissante, mais comme la clé ne fonctionnait pas (une serrure du 19ème siècle sans doute), j'ai exigé de changer. Celle que j'ai est plus grande, avec des armoires partout. Vous aurez des photos de l'intérieur demain. En attendant voici l'extérieur et la rue voisine. Splendide n'est-ce pas ? On se demande comment il peut y avoir un tel havre de paix et de beauté dans cette ville immonde.



Pas de restaurant dans ma konak. En ville non plus, et s'il y en a un, je ne l'ai pas trouvé. Alors j'ai opté pour un bouiboui local, où j'ai été servie comme une reine pour trois sous. Un mouton tendre (incroyable, c'est la première fois), une soupe aux fayots, et un kadaifi maison en forme d'escargot (photo), une fameuse entorse à mon régime, mais un festin de roi. Comme je souhaitais un coca, le patron est allé en chercher un au magasin voisin, car lui ne servait que de l'eau... du robinet.
Ne dites pas que je dois craindre quelque chose ici: tout le monde est intrigué mais parfaitement courtois. Je suis allée manger avant la nuit, pas par crainte de quoi que ce soit, mais parce que les rues ne sont pas éclairées et que j'ai peur de me casser la figure dans un nid de poule.
Voyez-vous, ça, c'est ma Turquie.
En plus le paysage est redevenu les collines arrondies et rousses de l'Anatolie centrale: ce que je préfère.

Sardes

Sardes, au bord du Pactole, était la capitale de Crésus, le plus célèbre des rois lydiens (du 7ème au 5ème s. avt JC). Immensément riche grâce à l'or du Pactole. Les Lydiens auraient même inventé la monnaie. Evidemment, les ruines que l'on admire à Sardes ne datent pas de cette époque. Les Perses sont passés par là, Alexandre, les Romains et bien d'autres, et c'est Tamerlan qui a mis fin à l'aventure. Maintenant on fouille et on restaure.
Le temple d'Artemis est fascinant, dans un décor sombre au pied d'une montagne. Les colonnes sont énormes, comme à Didymes. Le gymnase - vous imaginez l'ampleur de cette salle de gym ??? - sidère par ses dimensions. Il est restauré - habilement, faut le dire - par les Américains (Harvard)



J'ai un faible pour les latrines, avec une rigole par dessous...

Birgi


Celui-là était tout différent. Pas vraiment touristique, plutôt résidentiel pour gens fortunés. Calme, propre, élégantes restaurations, noblesse des matériaux, cours fermées, vie secrète. J'étais impatiente de visiter une konak du 17ème siècle, en bois,  (y en a plus beaucoup de cette époque !), attraction de l'endroit, mais malheureusement elle était fermée pour restauration (ce qui expliquait l'absence de cars). On pouvait toutefois se promener dans le jardin de la maison et entrevoir les fresques que le propriétaire avait fait réaliser pour ses deux épouses, l'une d'Izmir, l'autre d'Istamboul. A chaque étage, une ville était représentée...Du côté rue, façade fermée hermétiquement, et pas de recul pour la photo.
J'ajoute ici qu'il y a plein de vignes dans la région, mais le raisin n'est pas destiné à faire du vin, mais à être sèché: les fameux raisins de Smyrne (actuellement Izmir)

Sirince

On peut dire qu'aujourd'hui j'ai fait le circuit des plus beaux villages de Turquie. Enfin, deux seulement... mais très bien restaurés, très propres, très séduisants.
Sirince est un ancien village grec, abandonné à la guerre d'indépendance, quand les Grecs ont dû rentrer chez eux. Maintenant c'est un village turc arrangé pour les touristes. Perdu dans la montagne.Très beau, mais un peu trop de boutiques à mon goût. Comme j'y étais tôt le matin, les cars n'avaient pas encore débarqué, et j'ai pu m'y promener tranquillement !